Bonjour. Mon nom est Nicolas, j'ai 22 ans, et je réside actuellement à Dijon, où j'étudie le droit, ainsi que son histoire, et plus encore l'histoire des idées politiques qui est ma passion depuis toujours. J'ai découvert ce forum avec intérêt, curieux que j'étais de savoir si d'autres que moi se souciaient de construire, ou de concevoir, un monde meilleur, si possible différent.
Ma pensée politique a largement varié depuis le jour où je découvris pour la première fois la pensée des lumières. Le profond libéralisme que m'inspira celle ci fut depuis largement battu en brèche par mon immersion progressive, dès mon entrée au collège, dans la société contemporaine et ses travers. Déçu par les comportements tout à la fois égoïstes et grégaires qui m'entouraient, je me tournais vers des philosophies que je pensais plus altruistes, comme le communisme, et très vite, le socialisme traditionnel.
Aujourd'hui, cela fera deux ans que j'ai opéré ce virage radical qui m'amène sur ce forum. Considérant que le capitalisme sauvage, pratiqué dans l'indifférence, voire la résignation ambiante; les effets de mode, moteur d'exclusion et de souffrance de ceux qui n'y participent autant que de l'aliénation de ceux qui s'y soumettent; la régression de la morale républicaine et humaniste participent tous d'un même mouvement suivi par la société depuis une soixantaine d'années, un mouvement fondé sur des valeurs d'un autre temps qu'une part grandissante de la classe politique tente d'assimiler à la conséquence directe de la difficile route de l'espoir et de la solidarité parcourue depuis notre Révolution.
Ce constat pessimiste m'a conduit à imaginer une société aux antipodes de la notre. Je me suis fondé, pour ce faire, sur mon ressenti, d'une part ( j'accorde une part importante aux sentiments et passions en politique); d'autre part sur mes lectures d'un certain nombre de théoriciens que je qualifierais, sinon de visionnaire, tout du moins de progressiste, à savoir: Rousseau (l'incontournable), Robespierre (souvent méconnu, ne vous insurgez pas), Baboeuf, Benjamin Constant ( libéral, certes, mais si le libéralisme recèle quelque trésor de vertu j'estime du devoir des hommes de bien d'en tenir compte), Charles Fourier, Proudhon, Lamartine, Blanqui, Louis Blanc, Jules Ferry, Jean Jaurès, ou encore Léon Blum. Parmi eux, un seul véritable utopiste, mais le projet de Fourier était une utopie en soi; chez les autres je ne recherchais que des matériaux.
Du résultat de mes réflexions j'aurais l'occasion, je l'espère vraiment, de vous en parler davantage, car on me regarde trop souvent comme un original déconnecté (analyse qui du reste n'est pas dépourvue de sens), et ce sentiment de.. solitude intellectuelle me pèse. Pourrait on m'expliquer succinctement le système de phase? Si j'entrevois dans ce système toute les possibilités qu'il offre, je m'angoisse un peu.
En conclusion, suis je utopiste? Assurément, par le rejet du conformisme et de la pensée unique, par la certitude que la volonté humaine peut engendrer un monde meilleur. Si je préfère parler d'idéalisme de la volonté que d'utopie ( le mot est aujourd'hui trop mal connoté, malheureusement), le monde me rangera sans peine dans une case, donc cela importe peu. Pour tout cela, je suis fier de faire partie de cette communauté, et je la remercie d'exister.